Le mouvement de blocage des surveillants pénitentiaires va se durcir dès ce lundi selon les syndicats. Les gardiens de prisons haussent le ton, déçus des propositions faites par la ministre de la Justice. Une mobilisation suivie de près par Patrice L'Affeter, 27 ans de carrière à son actif.
Les syndicats appellent à un "blocage total" des 188 établissements en France à partir de 6h ce lundi, un mouvement reconductible "jusqu'à ce que le gouvernement entende leurs revendications", ont prévenu les responsables de la CGT et de FO.
"Les personnels sont fatigués et furieux. Le mouvement sera dur lundi et ne s'arrêtera pas si le gouvernement ne propose que des mesurettes", a prévenu le secrétaire général de la CGT-Pénitentiaire. Le syndicat minoritaire CFTC-SLJ a indiqué dimanche s'associer à la mobilisation.
C'est l'agression de surveillants par un détenu jihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) le 11 janvier qui a mis le feu aux poudres au sein d'une profession s'estimant mal reconnue. Une série d'agressions les jours suivants a ravivé la colère.
Mobilisation au ralenti ce week-end
Comme la veille, la mobilisation des surveillants se poursuivait au ralenti dimanche. Si les prisons de Borgo (Corse) et celle de Gradignan (Gironde) étaient totalement bloquées, des retards à la prise de service ont eu lieu dans une dizaine d'établissements, dont Rennes-Vezin (Ille-et-Vilaine) et Lorient (Morbihan).Une situation qui se dégrade au fil du temps
240 %, c'est le taux d'occupation de la maison d'arrêt de Saint-Brieuc. Soit 181 détenus pour 83 places. Patrice L'Affeter, 27 ans de carrière à son actif, raconte" la peur au ventre au quotidien", "le troisième niveau ajouté dernièrement aux lits superposés" et les promesses non tenues des gouvernements successifs.